Le navire-amiral est à Amoy le 15 aout 1939 et du 18 au 20 se trouve à Tsing-Tao avant d'aller du 21 au 23 à Wei-Hai-Wei. C'est sur cette rade que les très graves nouvelles européennes amènent l'amiral Decoux à rejoindre Saïgon à grande vitesse où le Lamotte-Picquet arrive le 28.
La 2 septembre, veille de la déclaration de guerre, l'amiral Decoux appareille avec le Lamotte-Picquet pour Hong-Kong où il arrive le 5. Après un passage à Cam-Ranh (9 septembre), le croiseur revient à Saïgon le 12. Il part le 17 pour escorter un navire français transportant des tirailleurs et des travailleurs indochinois à destination de la Métropole. Au cours de cette mission le Lamotte-Picquet escale à Singapour (20-21) avant d'arriver à Colombo le 28 où il reste jusqu'au 3 octobre. Sur le chemin du retour, le croiseur s'arrête à Penang (7 au 8) et arrive à Saïgon le 11.
Du 12 au 25 octobre, le Lamotte-Picquet subit à Saïgon quelques travaux d’entretien en se tenant à quatre jours d’appareillage
Le 27, il part pour Hong-Kong ou il reste trois jours, continuant sur Cam-Ranh et Saïgon (4 au 9 novembre) avant de revenir à Hong-Kong du 12 au 17. Le Lamotte-Picquet séjourne ensuite à Haiphong du 20 au 23 avec retour à Saïgon le 27.
Le 7 décembre, le Lamotte-Picquet appareille pour Singapour (9 au 10) et effectue du 12 au 31 décembre une croisière sur les côtes de Java et de Sumatra à la recherche d'éventuels cargos allemands qui, réfugiés dans les ports hollandais, tenteraient de sortir et à l’occasion se seraient transformés en croiseur auxiliaires.
Pendant cette croisière du Lamotte-Picquet aux Indes Néerlandaises l'amiral Decoux n'était pas à bord. Il était resté a Saïgon pour assurer la discrétion de cette opération de recherche et être en contact radio permanent avec son collègue anglais
Le Lamotte-Picquet séjourne du 1er au 11 janvier à Saïgon et va à Singapour du 13 au 14. Il effectue ensuite une nouvelle croisière de surveillance aux Indes Néerlandaises : du 15 au 31 à Java et du 1er au 7 février à Sumatra. Il revient à Saïgon le 8 où il devient indisponible pour grand carénage du 13 février au 15 mars.
Le croiseur reprend la mer le 16 pour Hong-Kong, vraisemblablement avec l’amiral Decoux. Il y reste du 19 au 27 et passe au bassin. Le Lamotte-Picquet croise au large des côtes d’Indochine du 27 au 31 mars avant de revenir à Saïgon du 1er au 6 avril. Il ne reste pas inactif et se trouve du 7 au 9 à Port Dayot, les 10 et 11 à Cam-Ranh ; du 12 au 16 il est en patrouille le long de la côte est indochinoise. Retour à Saïgon du 17 au 22 avant de repartir une nouvelle fois pour la côte est et la baie d’Along jusqu’au 30.
Avec le Lamotte-Picquet, l’amiral Decoux va une dernière fois à Hong-Kong du 1er au 9 mai et croise le long des côtes le 10 et 11. Du 12 au 22, séjour à Saïgon avant de nouvelles patrouilles du 23 au 29 et retour.
Le 17 juin, alors que la catastrophe nationale est pratiquement consommée et que Paris est déjà aux mains des allemands, le Lamotte-Picquet, venant de Saïgon, mouille en baie d'Along. Le lendemain l'amiral Decoux à bord de l'hydravion du croiseur se rend à Hanoï pour y rencontrer le Général Catroux, Gouverneur Général. Il est de retour le jour même et rentre le 22 juin à Saïgon avec le Lamotte-Picquet.
L’amiral ne reprendra plus la mer sur le croiseur; en effet, nommé Gouverneur Général de l’Indochine à la fin du mois de juin, il prendra ses fonctions le 20 juillet en remplacement du Général Catroux.
Le 12 août les F.N.E.0. sont dissoutes et tous les bâtiments - Lamotte-Picquet y compris - passe sous les ordres du commandant de la Marine en Indochine, le contre-amiral Terraux, (J.E.M.A.), en tant que Forces Navales détachées en Indochine
Le Lamotte-Picquet quitte Saïgon le 15 août pour Haiphong . Il appareille de ce port le 26 pour la baie d'Along et mouille du 27 au ler septembre. Ensuite, séjour à Saïgon du 3 septembre au 16 octobre.
Un mois plus tard, le croiseur reprend la mer et mouille successivement à Phan-Thiut (17-18 octobre), Cam-Ranh (18-19), Nhatrang (19-21), Ving-Ro (21-22) et revient à Cam-Ranh qu'il quitte le 25, pour arriver à Saïgon le 26 octobre.
Très courte sortie le mois suivant avec départ de Saïgon le 20 novembre et juste une escale à Phanthiet (21-22) pour revenir le 23.
Décembre comporte au début du mois (3-4) un aller et retour, du Lamotte-Picquet au Cap Saint-Jacques. Il appareille ensuite le 18 de Saïgon pour Poulo-Condore (19-20 décembre), avec un passage au Cap Saint-Jacques (20-21) et un retour à Saïgon le 21.
De très grosses réparations auraient dû normalement être entreprises au mois de novembre sur leLamotte-Picquet. Apparemment le croiseur ne peut plus guère assurer un service actif, même réduit, que pendant six mois encore. Il faudrait un passage au bassin pendant un mois, mais la situation générale ne le permet pas.
Depuis quelque temps déjà, de nombreux incidents provoqués par les thaïlandais (siamois) le long de la frontière cambodgienne dégénéraient petit à petit en lutte ouverte. Tant et si bien que la France vaincue en Europe, décide de frapper un grand coup contre la Marine thaïlandaise pour faire respecter sa souveraineté en Indochine
Dans ce but, nos bâtiments : croiseur Lamotte-Picquet (capitaine de vaisseau Bérenger), avisosDumont d’Urville (capitaine de vaisseau Toussaint de Quievrecourt), Amiral Charner (capitaine de frégate Le Calvez), Tahure (capitaine de corvette Mercadier) et Marne (capitaine de corvette Marc) s’entraînent intensément en baie de Cam-Ranh (novembre, décembre et début janvier 1941). Parmi les avisos, les deux premiers sont assez modernes mais leurs moteurs sont fatigués ; quant aux deux autres ils sont bien âgés
Le début de l’année trouve le Lamotte-Picquet à Saïgon. Il appareille le 7 janvier pour Cam-Ranh où il arrive le lendemain et stationne quelques jours. Il quitte Cam-Ranh le 13 pour le Cap Saint Jacques,
Pendant ce temps, le Commandant de la Marine sait la flotte siamoise à la mer et les préparatifs français s'effectuent dans le plus grand secret.
L'armée japonaise attaque le vendredi 9 mars 1945, prenant l'ensemble du pays par surprise : au sud, Saïgon, au nord, Hanoï, la citadelle de Lang Son (L?ng Sõn), verrou de la porte de Chine, et Dong Dang, poste clé de la frontière du Tonkin. Avec un effectif total de 12 000 soldats européens seulement (Français et quelques autres nationalités), garnisons, forts et casernements où flotte le drapeau tricolore ne résistent pas longtemps à ces assauts répétés. Les combats inégaux (plus de dix contre un) s'achèvent par des atrocités (escrime à la baïonnette sur les prisonniers, éviscération, décapitation).
Tous les navires français subissent de semblables attaques. Lorsqu'ils ne sont pas faits prisonniers avant, les marins sabordent leur bâtiment, ouvrant le feu sur leur propre bateau ou le coulant au canon afin de ne pas le laisser aux mains des Japonais. C'est ainsi que disparaissent: En Cochinchine, le Paul-Bert, le Mytho, l’Avalanche et l’Amiral-Charner à Mytho [My Tho], la Marne, le Lapérouse et le Capitaine-Coulon à Cantho [Can Tho]; au Cambodge, le Francis-Garnier à Kratié; au Tonkin, le Commandant-Bourdais à Haïphong, ainsi que laVigilante. Seules deux petites canonnières du Tonkin, Frézouls et Crayssac, pourront s'échapper et se replier en Chine après une admirable campagne en baie d'Along [Ha Long
Les équipages naufragés se joignent aux combattants à terre, soit en corps constitué comme le groupement du capitaine de corvette Mienville qui, dans le Transbassac (plaines occidentales du delta du Mékong), contint les Japonais pendant trois semaines, soit en éléments dispersés qui prennent refuge dans la brousse. Comme tant d'autres, le quartier-maître mécanicien Raymond Cordier part sans vivres ni carte. Il retrouve des compagnons d'infortune, qui doivent se disperser afin de pouvoir survivre. La nuit tombée, ils se mettent en quête de nourriture dans les rares villages des hauts plateaux moï. Un des camarades de Cordier meurt, un autre perd la raison (on doit l'attacher la nuit), un troisième est rongé par la dysenterie : il faut se rendre,Après une retraite jusqu'aux Trois Frontières, le lieutenant de vaisseau Romé et ses hommes prennent la brousse et doivent tailler leur chemin au coupe-coupe dans une végétation dense où grouillent des colonies de sangsues. Après des tribulations incroyables, à bout de forces, ils sont dénoncés par un chef de village qui leur avait offert l'hospitalité. Dans la même région, le groupe du capitaine de corvette Moreau réussira à tenir trois mois en un lieu quasi inaccessible sur la rive droite du Donnai (aujourd'hui Dong Nai), mais sera, lui aussi, trahi par les autochtones,On ne connaîtra cependant jamais le sort exact de tous ceux, trop nombreux, qui périrent, soit du fait de l'ennemi, soit de faim ou de misère au sein d'un pays moï sauvage et hostile.Malgré son ampleur et sa sauvagerie inouïe, le coup de force du 9 mars ne provoque cependant aucun remous dans la métropole, trop occupée à se relever de ses ruines. Jacques de Folin souligne que Le Monde a été le seul journal à publier un éditorial sur l'anéantissement des forces françaises par l'armée japonaise. Pourtant, plus d'un historien pense maintenant que "la guerre d'Indochine a commencé le 9 mars 1945 "
Les camps de déportés
Après leur capture, de nombreux marins sont internés dans des camps de prisonniers tel celui de Thu-Dau-Mot, au nord de Saïgon (ancienne caserne Vassoigne) ou le camp Virgile (ancienne caserne du 5e RAC [Régiment d’artillerie coloniale]), à Saïgon. Logés dans les écuries, ils étaient dévorés par les punaises et les moustiques et dormaient littéralement à la dure, blottis sur des pavés.
Un plus grand nombre encore de marins fut interné au camp Martin-des-Pallières, ancienne caserne militaire du11e RIC (Régiment d'infanterie coloniale), à Saïgon, d'où l'on pouvait voir les flèches de la cathédrale. Ce vaste camp de concentration, placé sous les ordres du colonel Masuda, regroupait, vers la fin, quelques 4500 prisonniers français qui se trouvaient en Annam, en Cochinchine et au Cambodge. Les autochtones qui avaient rejoint les rangs de l'armée française étaient enrôlés de force dans l'armée japonaise (nombreux sont ceux qui s'échappèrent).
Ces prisonniers dormaient où ils le pouvaient : sur des planches, des bas-flancs en bois, des nattes de jonc ou, faute de mieux, à même le sol, sans la moindre couverture. À la longue, le manque de place en força quelques uns à partager les chambrées où l'on avait isolé les malades contagieux (plusieurs cas de tuberculose et même un cas de lèpre). Tous les matins, les gardes choisissaient un contingent de 500 à 600 soldats pour des corvées à l'extérieur du camp : travaux de terrassement, tranchées à creuser, transport d'eau, coupe de bambous (afin de protéger les grilles de la caserne du regard des curieux), etc., le plus souvent sous un soleil de plomb. Le second-maître Maurice Amant, autrefois télémétriste à bord du Lamotte-Picquet, raconte qu'on lui avait fait faire des trous de 60 cm sur 60 cm, profonds d'un mètre et espacés de deux mètres, à l'intérieur d'une cour entourée d'un mur et fermée par la suite. Ce n'est qu'après sa libération qu'il en apprit le but : les Japonais avaient placé des mines dans chacun de ces trous ; en cas de débarquement allié, ils auraient rassemblé tous les prisonniers dans la cour afin de les expédier collectivement vers leur "dernier voyage".
À Haïphong, le radiotélégraphiste Georges Vellard, fut interné, comme quelques autres marins, à l'école Henri-Rivière, où les avaient précédés quelque 200 civils. Il réussit à s'en évader et à gagner Hanoï à bord d'un camion grâce à l'entremise d'un membre de la Croix-Rouge. Il exercera la fonction de radio clandestin à Hanoï, puis à Haïphong au moyen d'un émetteur utilisé avec les stations terrestres d'Indochine et les stations mobiles de la Marine en Extrême-Orient.
Certains prisonniers, comme les quartiers-maîtres Marius Besselièvre et Pierre Le Peuch, tombèrent entre les mains de la redoutable Kempetaï, police politique — et secrète — souvent comparée à la Gestapo nazie. À la suite de la fusillade du 9 mars à Hanoï, Le Peuch fut hébergé par un Tonkinois compatissant qui le cacha deux jours et deux nuits dans son grenier. Mais il dut se constituer prisonnier quand les Japonais, ayant établi la loi martiale, menacèrent de la peine de mort tout Tonkinois coupable d'héberger des militaires français. Peu de détenus survécurent au traitement inhumain des prisons de la Kempetaï. Les hommes y subissaient des tortures(bastonnade, asphyxie par absorption d'eau), puis étaient entassés à sept ou huit dans des cages de bambou pendant plusieurs jours d'affilés. La nuit, en plus des incessantes piqûres de moustiques, les vociférations des sentinelles et les hurlements des autres prisonniers les tenaient éveillés. Privés de sommeil, de nourriture digne de ce nom, d'exercice et de l'hygiène la plus élémentaire, leurs corps émaciés se couvraient rapidement de vermine et de plaies infectées en permanence.
La Kempetaï contrôlait également des camps de travaux forcés rassemblant près de 4000 prisonniers dans la région particulièrement insalubre de Hoa Binh, au bord du delta du Tonkin. Dans ces sinistres "camps de la mort lente", la seule eau que ces hommes pouvaient boire provenait des marais environnants, à l'odeur nauséabonde. La dysenterie et le paludisme emportèrent beaucoup de prisonniers. Ceux qui tentaient de s'échapper étaient abattus d'une balle dans le dos ou décapités.
À leur retour en métropole, malgré les sévices dont ils furent victimes, les marins et autres rescapés de ces camps ne reçurent ni les honneurs ni les titres ni les pensions militaires d'invalidité auxquels ils auraient dû avoir droit. Leurs requêtes n'étaient pas justifiées aux yeux de l'administration. Les anciens de Marine Indochine ont multiplié les démarches pendant de longues décennies pour qu'un projet de loi leur reconnaisse enfin le statut de "prisonnier de guerre détenu par les Japonais après le coup de force du 9 mars 1945" — mais sans le moindre succès (et ce, contrairement aux prisonniers du Viêt Minh). Le gouvernement a attendu un demi-siècle avant de reconnaître officiellement ces événements — qui ne figurent toujours pas dans les manuels d'histoire — et de rendre une justice partielle à la résistance française en Indochine. Ce n’est, en effet, qu'à l'occasion du 50eanniversaire du coup de force japonais en Indochine que le ministère des Anciens Combattants et des Victimes de guerre s'est résolu à accomplir ce que l'on appelle le "devoir de mémoire". Ainsi, Philippe Mestre, son ministre de l'époque, est chargé, le 9 mars 1995, d'inaugurer dans le jardin des Tuileries, à Paris, une plaque commémorative honorant " les 2650 soldats et résistants morts pour la France en Indochine "
La lente libération des marins d'Indochine
Grâce à un poste récepteur clandestin, les prisonniers du camp Martin-des-Pallières, à Saïgon, pouvaient écouter les nouvelles. C'est ainsi qu'au début du mois d'août 1945, comme le reste du monde, ils apprennent, stupéfaits, qu'un nouveau type d'armes, des "bombes atomiques", larguées à Hiroshima et à Nagasaki avaient forcé l'empereur Hirohito à capituler sans conditions. Ils apprirent même cette étonnante nouvelle — immédiatement hurlée en breton à travers tout le camp Martin-des-Pallières — avant leurs gardiens, grâce à Radio-Delhi, qui ne censurait pas les informations comme la radio japonaise.
Le Japon ayant "accepté l'inacceptable", la Seconde Guerre mondiale prend officiellement fin le 2 septembre 1945, avec la reddition japonaise signée à bord du cuirassé USS Missouri, en rade de Tokyo, sous la présidence du général Douglas MacArthur et en présence du général Leclerc, qui contresigne au nom de la France.
Cependant, les membres de Marine Indochine sont restés, pour la plupart, prisonniers jusqu'au 12 septembre. Au lieu d'être promptement libérés, ils se sont trouvés dans une situation peu croyable : celle de demeurer non seulement prisonniers, mais encore sous la garde des Japonais, c'est-à-dire d'être des vainqueurs, paradoxalement captifs des vaincus.
Dans presque tous les cas, leur libération s'avère être longue et pénible. Certains prisonniers, comme le second-maître Maurice Amant, secrétaire de l'état-major, le quartier-maître radio Jean Morel, les quartiers-maîtres mécaniciens René Goudeau, Raymond Cordier, Henri Chentrier et le second-maître mécanicien André Kernevez sont libérés par les Forces françaises au camp Martin-des-Pallières, à Saïgon, ou bien à la caserne Calmette du 11e RIC, comme le quartier-maître torpilleur René Reynaud. D'autres encore sont libérés par des troupes de l'armée anglo-indienne venant de Singapour, comme ce fut le cas pour le quartier-maître mécanicien Gaston Estebénet.
Quant au fusilier-marin Pierre Le Peuch, prisonnier à la citadelle d'Hanoï, il n’est libéré que le 25 octobre, et ce, après accord avec la mission militaire sino-américaine. Le personnel marine est autorisé, sous escorte chinoise, à quitter le camp de la citadelle d'Hanoï et à rejoindre, par convoi ferroviaire, le port d'Haïphong. Là, ils occupent — sans armes — les locaux délabrés de l'école Henri Rivière, où ils sont en résidence surveillée par l'armée chinoise. Il leur faut attendre la date du 6 mars 1946 — jour du débarquement de force de l'armée française venue de Saïgon — pour être véritablement libérés (non sans pertes humaines du côté français, car les Chinois tirent sur la flotte de Leclerc).
En hommage aux soldats d'Indochine, le général de Gaulle écrit, dans ses Mémoires de guerre, que " dans le capital moral d'un peuple, rien ne se perd des peines de ses soldats"
La plupart des cadres,au contraire,professeurs ou militaires,résident dans la commune.Au total les cinq cents personnes de l’institution apportent une part non négligeable à l’économie locale.
La vie à l’Ecole est partagée entre la classe,l’initiation maritime,le sport et les temps de loisirs.L’emploi du temps coordonne les diverses activités depuis le footing matinal
jusqu’aux dernières notes de l’extinction des "feux".....
La mer toute proche rappelle à chacun le sens de son travail.....et les innombrables carrières réussies d’anciens Pupilles témoignent de l’ardeur qu’ils mettaient à les préparer.
Pendant les années de leur séjour à Bertheaume,il y eut de "grandes heures" et aussi bien sûr des "petites",celles causées par l’éloignement des êtres chers,celles de conflits inhérents à la vie en communauté hiérarchisée,on essaye de les cacher.Ne parlons que des grandes.La plus marquante, semble-t-il,fut le déplacement à Paris de la musique et de la chorale (une centaine d’élèves) lors de la semaine de la Marine en 1947......de vraies vedettes !
Ayant quitté le vallon du Perzel,ses ajoncs,ses sentiers que l’aubépine embaume aux premiers souffles du printemps,ils se trouvèrent,soit défilant sur les quais de la Seine,soit en production à Radio France,au Moulin de la galette et autres hauts lieux de la capitale......le succès !
Le retour à Bertheaume fut rude malgré les suaves senteurs du vallon,
aussi le vent venant de l’Iroise, .... du large .....,
les invita à reprendre sans regrets leur vraie aventure
"Un grand merci à Joël Doron qui nous a remémoré le souvenir de Alain ,qu'il défini comme un instructeur calme et sympathique,et à ces magnifiques photos qu'il nous a transmis."
21 novembre 1949
Des 1768,année du rattachement de la Corse à la France,
Le roi Louis XV établit dans l'île un Commissaire Général de la Marine avec pour mission d'organiser le service des classes et le service des ports et arsenaux.
Le 12 août 1886,le Capitaine de Vaisseau Regnault de Premesnil est désigné pour être le premier Commandant de la Marine en Corse.
Un important système de défense est alors mis en place dans la baie d'Ajaccio dont on peut encore trouver les vestiges tels que les batteries savamment disposées depuis La Parata jusqu'a La Castagna en passant par la chapelle des Grecs, Aspretto, Capitello et Porticcio.
En 1888, la base Navale d'Ajaccio abrite une flottille de torpilleurs assurant des patrouilles côtières et le convoyage des cargos durant la première guerre mondiale. Un centre d'aviation maritime abrite 16 hydravions de lutte anti sous-marine.
Suite à un rapport qui juge la défense de l'île très insuffisante, la Marine décide en 1932 la construction d'une Base Aéronautique au sein de la Base Navale existante.